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LES ARTISTES SELECTIONNES EN 2023

ALAIN BERNEGGER

Porte-Graines à Savoillans / Germinance à Puy-Saint-André

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Je considère la nature comme un grand maître dans l’art d’éduquer à la beauté et au silence intérieur. Le répertoire des formes qu’elle propose est toujours varié et parfaitement architecturé. Travailler avec ce répertoire m’oblige à observer le rythme, la construction et l’élan de n’importe quelle fleur, tige ou graine… L’épuration, la simplicité ne sont jamais gratuites, elles obéissent à la règle de l’efficacité et servent en un sens le dessein de la nature, celui de donner la forme la plus aboutie et la plus artistique. Pris dans ce dessein, l'homme donne sens à ses propres réalisations à travers des gestes séculaires nécessaires à sa survie.

L'homme sème, cueille, charrie, tisse, sculpte et ses gestes migreront comme des graines de sagesse par-delà les collines, les régions, les pays, au grès des vents et des besoins. C'est dans cet esprit que je présente deux œuvres : les Porte-graines et Germinance, en relation , l'une, avec le thème de la « graine », potentiel absolu du devenir végétal et humain et l'autre, en relation avec le thème de la « migration et la germination » nécessaire à la survie des espèces.

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Je crée depuis de nombreuses années avec les matériaux naturels de la région. La vallée du Toulourenc fait partie de mes lieux de prédilection. Pour moi la pierre et le bois qu'on y trouve restent des supports d'interventions intéressantes qui pourront correspondre à la nature du projet à Savoillans.

 

Lorsque je crée des installations in situ, mon intention première est de m'imprégner du lieu et de créer ensuite des volumes en symbiose avec l'environnement tant par leurs formes que par les matériaux utilisés. Dans le cadre d’un projet en  Transhumances entre le Ventoux et le Briançonnais, le thème développé dans les deux lieux est en correspondance avec le cycle de la graine : sa forme originelle, sa migration et sa germination.

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LES PORTE–GRAINES

En relation avec le processus naturel d'anémochorie, ces sculptures rappellent le mode de dissémination par le vent de la majorité des espèces végétales, et surtout des arbres en raison de leur taille. Les graines poussières, diaspores, plumeuses ou ailées migrent parfois sur de longues distances grâce à leurs samares, sorte d'ailes membraneuses.

Ces trois Porte-graines en pin écorcé sont composés d'une gousse centrale et de structures de bois latéraux disposées en rayons. Les gousses centrales contiennent des graines-soleil symboliquement prêtes à s'envoler grâce aux ailettes latérales -les samares- bordant les gousses et permettant une dispersion éolienne.

La « couture » des ailettes rappelle les attaches en corde des ailes des moulins qui dans ces régions ventées de Provence, étaient construits sur les collines pour presser les olives et moudre l'épeautre.

Le vent, médiateur de ces migrations, pousse les graines par-dessus la vallée du Toulourenc vers la vallée de la Durance, là où elles germeront et développeront tout leur potentiel.

GERMINANCE

Phase seconde de la migration de la graine, les stèles enracinées dans le sol forment un triptyque vertical en hommage à la germination. Les entailles sculptées sur les deux stèles extérieures rappellent le mouvement rayonnant des porte-graines tandis que la stèle centrale, porteuse de graines à germer, évoque la gousse. Comme une transhumance nécessaire à la reproduction des troupeaux, la migration périodique des graines par le vent, les rivières ou la laine des moutons aboutit à l'implantation des futurs végétaux dont Germinance est le symbole.

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"Quêtant dès son plus jeune âge, brindilles, mousses, rameaux, pierres, lichens et gouttes de rosée, Alain Bernegger a toujours joué avec la nature, la magnifiant dans ce qu’elle a de plus simple, de plus frêle, de plus humble. De gros cailloux ramassés dans les combes, il fait une cascade, de branches savamment apprivoisées, patiemment recourbées, il crée des structures géantes s’échappant vers le ciel ; avec de l’ocre séchée au soleil, il compose et dessine des arabesques qui s’évanouissent dans l’infini".
- Daisy froger droz


"A travers ses sculptures, ses installations ou ses photographies l’artiste nous livre, d’oeuvre en
oeuvre, sa quête inlassable de beauté et de pureté. Il tisse au fil du temps une trame solide et
cohérente qui apaise et sublime notre rapport au monde".

- Joëlle ricol

RÉKA SZABÓ

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I am a Hungarian visual artist from Transylvania, I was born in 1986 in Gyergyószárhegy. I graduated from high school of fine arts, then I obtained a university degree in graphics and a master's degree in visual communication. Since 2013, when I finished my institutional education, I work mostly in environmental art, conceptual art, and site-specific installations. 

My outdoor artworks are created with natural materials and motivated by environmental protection. Sometimes I build large-scale artwork determined by the given environment, and sometimes I just experiment with natural elements in research-based installations.

I am also working on site-specific installations in galleries, where my intention is to find a "way out" and guide the audience's interpretation beyond the walls, back to Nature. "Eszter Vámosi" an art historian once stated: "Réka Szabó's installations want to get out of the galleries. They are timeless and limitless. Her play with light and space extends beyond walls."

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In its cunning way, nature is simple, but these simplicities appear in riddles. Working in Nature my most interest is solving these riddles through the interpretation of our human existence to understand that we are one with the surrounding landscape which we must keep protected

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VÉRONIQUE MATTEUDI

Traversée / Tisser l'avenir - Puy Saint André

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Je développe une démarche créative depuis une vingtaine d’années proche de l’art éphémère, par le choix des matériaux constitutifs de l’œuvre, son contexte de création et de monstration. Je créé essentiellement avec un végétal, la clématite sauvage, que je collecte en forêt. Puis je construis des volumes de la même manière que cette liane pousse et se développe dans l’espace, en quête de lumière, l'entrelacement. Des volumes graphiques, des trames membranes qui cernent le vide et interagissent avec l’espace environnant. La sculpture révèle alors cette frontière, ce passage subtil entre le monde intérieur et le monde extérieur. Notre regard passe au travers de la forme, il n’est pas arrêté à la surface.


Je m’intéresse à ce va et vient, à la résonance qui émane de ce vide. Mes sculptures apparaissent ainsi en filigrane, comme une radiographie végétale venant se juxtaposer au paysage, à l’environnement où elles se trouvent.

La création « in situ » est une dimension importante dans ma démarche. Elle répond à un désir et une réflexion sur les liens qui se tissent entre soi même et un environnement singulier. Cette approche me permet de mettre en scène la sculpture dans le paysage. L’attention au contexte de création ainsi que le rapport à la nature nourrissent mon travail lui permettant de se renouveler et de se régénérer à chaque expérience.

« Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver »
- Réné Char

Tisser l'avenir

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La proposition est une œuvre tissée en végétal (clématite sauvage).
Le fil comme lien,
Qui se déroule et se noue,
Créant une écriture se déployant dans l’espace.
Il s’agit de cela.
Tisser pour se relier.

 

Une sculpture centrale tissée évoquant la forme d’une chrysalide, d’un cocon ou encore d’un germe, une sculpture matricielle en quelque sorte, d’où partent des lianes qui rayonnent dans l’espace, comme un système racinaire qui se déploie en suspension.

Une représentation symbolique d’une vie en gestation, hybride, animal, végétal, on ne sait pas, qui s’apprête à éclore. Une forme non définie, qui synthétise tous les possibles. L’homme n’est plus le centre de l’univers, il inclut la nature dans son rapport au monde et met le vivant au centre. Le public est invité à tisser une toile à partir et autour de cette sculpture centrale qui pourrait être une métaphore de notre devenir.

 

Un des axes de cette proposition est la recherche d’équilibre entre l’intime et le collectif, le singulier et l’universel. Étudier sur place avec le public comment celui ci va participer et intégrer sa singularité dans cette immense toile.
Tisser une réflexion collective, mettre en relation la diversité et la complémentarité.

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Cette grande toile tissée par le public sera suspendue au milieu des arbres, La circulation dans cet espace sera amenée et choisiepar les tisseurs. L’œuvre, de par son caractère ajouré et graphique intègre par transparence l’espace où elle se trouve.Tisser l’avenir, c’est tisser du désir, de l’espérance, c’est entrer en relation et être solidaire, c’est se sentir vivant.
 

Traversée

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Matériaux : noisetier, clématite sauvage, rond d’acier (8 et 6mm), câbles.
Dimensions : 5 embarcations entre 2,50m et 5m de longueur et 0,60m et 1m de largeur.

Des embarcations suspendues à des arbres, en partance vers d’autres horizons.
Leur cap semble être le massif de Chenaillet, vers Téthys, ancien océan alpin.

 

Téthys est l’une des lunes de Saturne, c’était aussi la femme d’Océan et la mère des fleuves et des Océanides. De quoi nourrir notre imaginaire, un grand écart dans l’espace et le temps… La géologie de ce massif nous permet d’observer la présence de roches similaires à celles que l’on peut
trouver à 2000m de profondeur au niveau de la croûte océanique.

 

Les embarcations de cette installation sont réalisées en noisetier et clématite sauvage, ce qui constitue un type de transport tout à fait écologique, Il ne fonctionne qu’avec notre imaginaire comme carburant, on peut parler ainsi de transport poétique. La forme de ces esquifs et leur mise en situation, n’est pas sans rappeler celles des bancs de poissons, et plus largement des flux migratoires…
 

De quelle sorte de traversée s’agit il ?
Une traversée transalpine, au delà des montagnes et des frontières ?
Le thème de la traversée est multiple ; la destination, la direction, le type de mobilité, les migrations, letemps et le déplacement…

 

Elle devient ici une métaphore de nos sociétés confrontées aux mutations écologiques.


Où allons nous ? Quelle direction prendre ?
Cette œuvre nous invite à nous interroger et nous projeter sur notre rapport au monde, au vivant, et sur
notre devenir quant à l’habitabilité sur la terre.

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